mardi 7 juin 2016

Entrevue avec Tessa Dhaeze

Tessa Dhaeze, étudiante au post-doctorat au laboratoire du Dr Alexandre Prat, CRCHUM

Pouvez-vous nous résumer vos deux présentations par affiche?
Mes deux présentations sont complémentaires et la première est à propos de la barrière hémo-encéphalique. Dans la SP, cette barrière protectrice est franchie. Nous utilisons des souris génétiquement modifiées qui développeront la SP de façon spontanée sans qu'on ait à induire la maladie. Ce qui est particulier est que les femelles développeront la forme cyclique alors que les mâles auront la forme progressive primaire. Nous étudions la barrière hémo-encéphalique avant et après le déclenchement de la SP. Nous l'étudions dans les différentes formes de la SP, donc chez les souris femelles et mâles, et à différents moments de l'évolution de la maladie. Ce que nous observons chez l'humain est également observé chez les souris : la barrière n'est pas étanche et les molécules qui sont supposées la protéger sont soit absentes ou soit anormales. La conclusion est que nous pourrons utiliser ce type de modèle animal pour optimiser l'efficacité des traitements, c'est un outil supplémentaire.

Comment expliquer que les souris mâles ont la forme progressive primaire alors que les femelles ont la forme cyclique?
C'est une très bonne question et nous ne savons pas la réponse. Ce modèle a été développé en Allemagne et cet aspect lié au genre n'est pas clairement expliqué à ce jour.

Voulez-vous nous parler de votre deuxième présentation par affiche?
La deuxième affiche est en lien avec le système immunitaire. Il est généralement reconnu que la SP est une maladie auto-immune. Les globules blancs qui jouent habituellement un rôle protecteur, font une invasion et causent des dommages dans le cerveau et la moelle épinière. J'étudie les cellules T car elles jouent un rôle très importants dans la SP. À notre laboratoire, nous avons déjà remarqué qu'un sous-ensemble de cellules T (Th17) sont très dangereuses dans la SP. Elle sont très importantes pour détruire les pathogènes mais chez les personnes qui ont la SP, elles se rendent dans le cerveau. Elles y attaquent les neurones et les astrocytes. Ce sont des résultats très préliminaires car je commence à peine à travailler là-dessus. Les cellules Th17 ont différentes molécules à la surface. J'étudie particulièrement les molécules CD27 et CD70. Les souris qui n'ont pas ces deux molécules ne développeront pas l'EAE (la forme animale de la SP). Nous sommes à l'étape de mener des études sur l'humain. J'utilise le sang de personnes qui ont la SP et de personnes qui ne l'ont pas et j'observe si les molécules CD27 et CD70 sont présentes à la surface des cellules Th17. J'ai constaté qu'elles sont présentes uniquement chez les personnes qui ont la SP. Il s'agit d'une démonstration claire que le système immunitaire joue un rôle dans la SP.

Pourquoi avez-vous choisi de quitter la Belgique pour venir vous établir au Québec?
J'ai fait mon doctorat en Belgique et mon superviseur a fait des études avec le Dr Jack Antel et a toujours été en lien avec lui. J'étais à la recherche d'un laboratoire pour compléter mon post-doctorat et j'ai été acceptée dans le laboratoire du Dr Alexandre Prat. Le laboratoire du Dr Prat est, selon moi, l'un des meilleurs laboratoires qui se consacrent à la SP.


 

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