jeudi 12 décembre 2013

Dépression et SP

Le Dr Anthony Feinstein, professeur de psychiatrie à l’Université de Toronto et président du comité médical consultatif de la Société de la SP a donné une conférence sur la dépression et la SP.

La recherche a démontré que la moitié des personnes qui ont la SP auront un jour un épisode de dépression majeure. L’anxiété est également plus fréquente en présence de SP (18,6 % comparé à 5,1% dans la population en général). Connaître ces données nous permet d’être plus vigilent. Il est important d’identifier ces deux conditions car elles ont un impact direct sur la qualité de vie. Il existe des traitements pharmacologiques et non pharmacologiques (notamment la thérapie cognitive) qui sont efficaces et qui peuvent éviter bien des souffrances. De plus, en traitant la dépression, il arrive que l’on traite aussi certains symptômes comme les troubles cognitifs et la fatigue.

Le Dr Feinstein a publié il y a quelques années une étude démontrant la corrélation entre la dépression majeure en présence de SP et des lésions du cerveau visibles à l’imagerie par résonnance magnétique. Ces résultats laissent croire que la dépression serait liée à la SP, ce qui n’exclut toutefois pas que les facteurs psycho-sociaux peuvent aussi contribuer. Le défi au caractère imprévisible et évolutif de la SP peut également contribuer au risque d’avoir un épisode dépressif. Je sais que ce sujet peut faire peur. Je trouve important d’en parler à des fins de prévention. Je crois que toutes les personnes qui ont la SP et leur entourage devraient être sensibilisés à cet aspect de la SP.

Il a aussi parlé brièvement du cannabis qui est la drogue la plus consommée au monde. Il a mené une petite étude sur les effets du cannabis sur la cognition chez des personnes qui ont la sclérose en plaques. L’étude comprenait 50 personnes ayant la SP : 25 utilisateurs de cannabis et 25 non utilisateurs, tous étaient âgés entre 18 et 65 ans. La durée moyenne de consommation de cannabis était de 26 ans; 72 % des participants en fumaient quotidiennement alors que 24 % en fumaient de façon hebdomadaire et un participant en fumait deux fois par semaine.
Les deux groupes ont passé différents tests, incluant des évaluations neuropsychologiques, des entrevues et des évaluations psychiatriques pour détecter l’anxiété et la dépression.

ll a noté que les participants qui consomment du cannabis depuis longtemps ont nettement moins bien réussi les tests que les autres. Le cannabis pourrait diminuer l’attention, la vitesse de la pensée, la capacité à absorber l’information, la mémoire, les fonctions exécutives et les capacités visuo-spatiales, mais ne semble pas augmenter le risque d’avoir une dépression ou de l’anxiété. De plus vastes études seront nécessaires pour confirmer ces données.

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