vendredi 6 novembre 2015

Panel de discussion avec deux éminents chercheurs canadiens

En fin de matinée, les Drs Mark Freedman et Alexandre Prat animent une discussion sur les nouveaux enjeux du domaine de la sclérose en plaques.



Dr Freedman et Dr Prat, durant le panel de discussion
Est-ce que les traitements actuels atteignent nos objectifs?
Dr Freedman : "Je crois que les traitements actuels n'atteignent pas l'objectif de contrôler complètement la SP. Aucun traitement ne peut arrêter toutes les poussées chez tous les patients. Une étude sur une combinaison de traitements pourrait avoir plus de chance d'atteindre cet objectif. Il n'est pas possible de prescrire plus d'un traitement actuellement car nous n'avons pas la preuve de l'efficacité et, malheureusement, il y a aussi la raison des coûts. Si on peut contrôler l'inflammation dès le début, on pourrait sûrement avoir un meilleur contrôle de la maladie. On a dû catégoriser les traitements, mais nous n'avons pas assez de données qui comparent l'efficacité de tous les traitements. En revanche, on peut prendre nos décisions en se basant sur le ratio risques / bénéfices".

Le Dr Prat est d'accord : nous n'avons pas encore atteint l'optimisation des traitements. On n'a pas encore suffisamment établi la sécurité des traitements pour qu'on puisse faire des combinaisons.

Dr Duquette : "Dans le cas d'autres maladies, on voit des combinaisons de traitements, notamment en épilepsie, et on ne voit pas de grande différence".

Dr Pratt : "Si on était capables de mettre le système nerveux central à zéro, on pourrait combiner des traitements qui attaquent des mécanismes différents de la maladie. Mais encore une fois, c'est complexe, à cause des effets secondaires".

Le Dr Antel intervient pour parler de l'Alliance mondiale qui travaille à faire avancer plus rapidement la recherche progressive.

Où en est-on avec le traitement des formes progressives?
Dr Prat : "A-t-on besoin de plus de modèles "animal" de la SP pour faire avancer la recherche sur la forme progressive? Une étude large pourrait permettre de trouver des biomarqueurs qui prédiraient qui est à risque de passer à une forme progressive de SP. Dès le début de la SP cyclique, on aurait besoin d'outils cliniques pour identifier des indicateurs qui prédiraient la progression. Je pense qu'il est plus probant d'étudier les personnes atteintes de la forme cyclique de la SP, avant qu'elles ne passent à une forme progressive secondaire. Ce sera plus efficace que d'étudier la forme animale de la SP. Je crois qu'on apprendrait beaucoup en étudiant les cerveaux des personnes atteintes de SP après le décès. Ce serait sûrement très aidant pour l'avancée des connaissances."

Dr Freedman : "La myéline se répare à certains moments, à d'autres non, chez certaines personnes la réparation se fait, chez d'autres non. Lorsqu'une personne accumule les incapacités et qu'elle passe à la forme progressive, il est difficile d'identifier le moment où la ligne est franchie. Si on n'est pas capables d'identifier ce moment exact, c'est compliqué de le prévenir. Les essais cliniques sur la forme progressive de la SP devraient commencer avec la forme cyclique."

Le Dr Comi, quant à lui, est très actif dans la recherche sur les formes progressives de la SP. Il est d'accord avec les opinions des Drs Prat et Freedman : "Nous avons besoin de facteurs qui prédiront le passage vers la forme progressive secondaire. Nous devons mettre nos énergies et nos efforts pour trouver des réponses à cette problématique."

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